Qu’est-ce que le reporting intégré et en quoi réside son importance ? Afin de répondre à cette question, il est essentiel d’appréhender le contexte dans lequel cette pratique s’inscrit et les avantages qu’elle procure aux entreprises qui choisissent de l’adopter. Dans cet article, nous allons explorer en profondeur la définition du reporting intégré, les objectifs qu’il ambitionne d’atteindre et les défis auxquels les entreprises sont confrontées lors de sa mise en œuvre.
Le reporting intégré : définition et contexte
Qu’est-ce que le reporting intégré ?

Le reporting intégré est un processus de communication permettant aux entreprises de présenter de manière cohérente et transparente leurs performances financières, sociales et environnementales.
Conformément à l’International Integrated Reporting Council (IIRC), qui établit le cadre pour produire un rapport intégré, un tel document doit répondre à six critères. D’après le cabinet international de conseil en management et technologie BearingPoint, ces critères sont les suivants :
- Pertinence
- Matérialité
- Connectivité
- Fiabilité
- Complétude
- Compréhensibilité
La Directive sur la publication d’informations non financières de l’Union Européenne vient également encadrer la création de ces rapports, qui s’étendent en moyenne sur 63 pages, d’après PwC.
Ces critères visent à assurer que les rapports intégrés soient en adéquation avec les attentes des parties prenantes, notamment en termes de qualité et de pertinence des informations divulguées. Ainsi, la démarche du reporting intégré permet de consolider et d’harmoniser les données issues de diverses sources au sein de l’entreprise, offrant une vision globale de sa performance. En outre, cette approche encourage les organisations à adopter une vision à long terme et à tenir compte des enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans leur prise de décision.
Quelles tendances de fond traduit-il ?
Le reporting intégré met en lumière plusieurs tendances essentielles :
- Une attention croissante du grand public et des actionnaires envers la responsabilité sociale et environnementale des entreprises. Selon une étude de PwC, 72 % des entreprises du CAC 40 intègrent des informations ESG (environnement, social et gouvernance) dans leur rapport financier annuel.
- Une sensibilité accrue au greenwashing, poussant les entreprises à communiquer de manière transparente sur leurs engagements et leurs actions en matière de développement durable.
- Des décisions d’achat influencées en partie par l’engagement des entreprises : d’après une étude de Nielsen, 66 % des consommateurs sont prêts à payer plus cher pour des produits et services issus d’entreprises socialement responsables.

Face à ces tendances, les régulateurs et les instances de normalisation ont élaboré des cadres et des directives pour encourager la transparence et la responsabilité des entreprises. Par exemple, l’Initiative Mondiale de Reporting (Global Reporting Initiative, GRI) émet des lignes directrices pour aider les organisations à mesurer et à communiquer leur impact environnemental, social et économique.
De plus, la prise en compte des critères ESG dans les décisions d’investissement devient une pratique courante, notamment avec l’émergence de fonds d’investissement socialement responsable (ISR) et d’indices boursiers dédiés aux entreprises respectueuses de l’environnement et socialement responsables.
Enfin, le reporting intégré permet également aux entreprises de mieux identifier les risques et les opportunités liés à la durabilité, favorisant ainsi l’innovation et l’amélioration continue de leurs pratiques en matière de responsabilité sociale et environnementale.
Quels sont les bénéfices du reporting intégré ?
Le reporting intégré procure de multiples bénéfices pour les entreprises qui l’adoptent :
- Il établit une image positive ou renforcée pour l’entreprise en diffusant ses engagements, en particulier auprès des actionnaires et du grand public. La transparence accrue offerte par le reporting intégré permet aux entreprises de renforcer leur crédibilité et leur réputation auprès des clients, des investisseurs et des partenaires, ainsi que d’attirer et de fidéliser les meilleurs talents, qui sont de plus en plus sensibles aux questions de responsabilité sociale et environnementale.
- De plus, il condense les objectifs et la stratégie de la direction à long terme, facilitant ainsi la compréhension de la vision de l’entreprise pour l’ensemble des parties prenantes (employés, actionnaires et grand public). Ainsi, il fédère le management et les collaborateurs autour d’une vision commune, stimulant l’adhésion aux objectifs stratégiques et la mise en œuvre des actions nécessaires.
En outre, le reporting intégré contribue à une meilleure allocation des ressources en permettant aux entreprises d’identifier et de prioriser les initiatives et les investissements les plus pertinents pour leur performance globale, y compris les aspects financiers, sociaux et environnementaux. Cela les aide à optimiser leur chaîne de valeur et à renforcer leur position concurrentielle sur le marché.
Enfin, le reporting intégré favorise également la collaboration et le partage d’informations entre les différents départements et secteurs d’activité de l’entreprise, en mettant l’accent sur la connectivité et la cohérence des informations. Cette approche intégrée peut améliorer l’efficacité opérationnelle et la résilience face aux défis économiques, sociaux et environnementaux.
Quels défis la production d’un rapport intégré présente-t-elle pour une entreprise ?
1. Décloisonner les équipes métier pour faciliter la collaboration

L’élaboration d’un rapport intégré demande une collaboration étroite entre les différentes équipes métier, qui doivent partager leurs données et informations pour créer un document cohérent et complet. Cela nécessite de décloisonner les équipes et d’instaurer des processus de communication efficaces et performants.
Pour favoriser le décloisonnement des équipes métier, il est crucial d’encourager un esprit d’ouverture et de coopération au sein de l’entreprise. Cela peut passer par l’organisation de réunions inter-services, d’ateliers collaboratifs, ou encore par la création de groupes de travail transversaux réunissant des collaborateurs de différentes spécialités.
L’implication de la direction est également déterminante pour instaurer une culture d’entreprise propice à la collaboration. En montrant l’exemple et en soutenant les initiatives transversales, les dirigeants favorisent la confiance et la motivation des employés à travailler ensemble vers un objectif commun.
2. Rendre la collecte et l’analyse de données plus efficaces
La réalisation d’un rapport intégré exige la collecte et l’analyse de nombreuses données financières, sociales et environnementales. Pour faciliter ce travail, les entreprises peuvent s’appuyer sur des solutions de Business Intelligence (BI) et de reporting, telles que Power BI de Microsoft, Qlik Sense de Qlik ou IBM Cognos Analytics d’IBM. Ces outils permettent d’automatiser la collecte et l’analyse des données, d’optimiser les processus de reporting et de gagner en efficacité, simplifiant ainsi la tâche pour les sociétés.
Ces solutions aident les entreprises à identifier les tendances, les opportunités et les défis liés à leurs performances financières, sociales et environnementales. Elles offrent également des tableaux de bord interactifs et des visualisations de données conviviales, ce qui facilite la communication des résultats aux parties prenantes internes et externes.
L’utilisation de ces outils permet également de garantir la fiabilité et la cohérence des données, deux éléments cruciaux pour assurer la crédibilité du rapport intégré. En centralisant les données et en automatisant leur analyse, les entreprises peuvent réduire les erreurs humaines et les incohérences, tout en gagnant du temps et des ressources.
Ces solutions BI et reporting facilitent la mise en conformité avec les réglementations et les normes en matière de reporting, en intégrant des modèles de rapports prédéfinis et en suivant les meilleures pratiques du secteur. Cela permet aux entreprises de se concentrer sur l’amélioration de leurs performances plutôt que sur la gestion des exigences de reporting.
3. Fixer une stratégie et des objectifs stratégiques clairs
Il est important de souligner que l’élaboration d’un rapport intégré exige de définir une stratégie et des objectifs stratégiques clairs, qui guideront les actions de l’entreprise et serviront de fil conducteur pour la rédaction du document en question. Cette démarche permettra de garantir une cohérence entre les différentes parties du rapport et d’assurer que les actions menées par l’entreprise sont alignées avec ses objectifs à long terme.
Prenez en compte les attentes des différentes parties prenantes (actionnaires, employés, clients, fournisseurs, etc.) et identifiez les enjeux majeurs auxquels l’entreprise est confrontée. C’est très important. Une fois ces éléments identifiés, il convient de déterminer les objectifs stratégiques à atteindre pour répondre à ces enjeux et d’élaborer un plan d’actions concret et réaliste.
La fixation d’indicateurs de performance clés (KPI) permettra de mesurer les progrès réalisés et d’ajuster la stratégie en conséquence. En adoptant une approche transparente et cohérente, l’entreprise renforcera sa crédibilité auprès de ses parties prenantes et facilitera ainsi la compréhension de sa vision et de ses engagements.
Le reporting intégré constitue un instrument de choix pour les entreprises désireuses de véhiculer de manière transparente et cohérente leurs performances financières, sociales et environnementales. Bien que sa réalisation comporte quelques difficultés, les avantages qu’il procure en matière d’image et de fédération des équipes font de lui un investissement stratégique pour les organisations.

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